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Christine Dory, scénariste, réalisatrice, actrice signe avec Les inséparables, son deuxième long métrage.

Les inséparables, sont ici deux êtres qui à l’image des oiseaux du même nom, ont décidé de partager un même nid sous le ciel nuageux de l’amour, deux personnes libérées des conventions, un couple improbable pour une histoire d’amour que l’on sait dés le début en sursis. 

 

Boris, dessinateur, rencontre Sandra. Boris se drogue, la drogue coûte cher, mais il en a besoin pour poursuivre son travail, il décide de vendre son appartement. Il fait alors la connaissance de Sandra, la petite trentaine, elle travaille dans une agence immobilière. Elle est gaie, fraîche, vivante. Boris, lui est inconstant, dépendant, terriblement attachant aussi.

Contre tout attente, ils s’installent ensemble. Ils se nourrissent l’un de l’autre, lui de sa simplicité à vivre, de sa patience, de sa naïveté peut-être. Sandra, elle succombe sous le charme de l’artiste tourmenté, elle est fascinée par son être, la beauté de son art, sa capacité à capter et mettre en scène ces moments heureux de vie à deux. guillaume-depardieu-les-inseparables

 

Les inséparables racontent l’incongruité d’une rencontre, la beauté d’un désir, les aléas d’une histoire où la drogue s’invite dans le lit.

 

Combien de temps pourra-t-elle vivre de cette fascination ? Combien de mois pourra-t-il vivre dans l’atmosphère douce et calme de l’appartement conjugal, dans cette sécurité qu’il n’a vraisemblablement jamais cherché ?

 

La création a besoin de nourriture, le confort propret n’y suffit pas. Il faut aussi des émotions, de la douleur, de l’abandon, de l’oubli peut-être.

La drogue est là, à chaque pas, guide infernal, qui s’empare du crayon, des couleurs, et noircit le papier . Le film aurait pu s’appeler circuit fermé, en effet, car la boucle est bouclée, se droguer pour dessiner, travailler pour pouvoir se droguer. Une réalité qui se résume dans les mots que Boris prononce sur quelques mesures de piano  : « La petite orgueilleuse a cru que l’amour serait plus fort que la dope ».

Tous le film est là. Le corps est tiraillé entre tous ses besoins, besoin d’amour, besoin de l’héroïne et de ses substitues pour continuer à vivre presque normalement.

 

Heureusement, le film évite avec bonheur un certain nombre de clichés, la posture romantique du drogué comme celle de la longue descente aux enfers du toxicomane. Il y a aussi beaucoup de légèreté dans ce film pourtant grave, et la guérison reste possible, hors de la stricte fatalité.

 

Le film a ce petit côté rétro, dans le ton,  les vêtements, la voiture que le père de Sandra offre à sa fille. Notons aussi, que la qualité du film repose aussi sur les rôles parfaitement incarnés par Marie Vialle et Guillaume Depardieu, qui nous font croire jusqu’au bout à l’authenticité de cet amour. On soulignera enfin les dessins magnifiques réalisés par Eric Arbez. Des dessins qui racontent sans mots ou presque, cette même histoire, une rencontre, des gestes, des mondes qui se frôlent, des dessins comme des témoins. Des œuvres qui racontent ce mouvement de balancier alternant entre aliénation et libération, cette vérité que l’on retrouve dans l’amour comme dans la création.

  

Les inséparables, un film français de Christine Dory avec Guillaume Depardieu, Marie Vialle, et Servane Ducorps

Genre : Drame – Durée : 1H40 mn

Les inséparables

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